Titre : | Eschantits |
Auteurs : | Bernard Combi, Auteur ; Olivier Peirat, Auteur |
Type de document : | Vidéo |
Editeur : | IEO, 2008 |
Format : | 1 compact disque / ill. en coul. |
Langues: | Français |
Index. décimale : | 914.466 (Europe : Géographie du Limousin) |
Catégories : |
[Blanc Montmayeur] CHANT : LIMOUSIN (REGION) [Blanc Montmayeur] OCCITAN (CHANT) |
Résumé : |
Bernard Combi est une présence phénoménale, une voix énorme, une force qui avance.
Son cd, Eschantits, réalisé avec Olivier Peirat, que nous étions au moins quelques dizaines à attendre impatiemment, est enfin paru ; il est beau à voir, à lire et plus beau, bien plus beau à écouter. Qui ne connaît pas encore Combi est tout de suite saisi cest le mot par la puissance et la chaleur du timbre, la générosité, la tendresse, la sensualité de la voix, la force, le rythme de la diction ; toute la sorcellerie vocale du grand chamane limousindien. La musique de Peirat fine, raffinée même, pourtant simple, évidente et efficace creuse son propre espace quelque part entre les airs traditionnels du limousin, lorient, du luth arabe et de la darbouka, lart des troubadours, une pointe de blues, mais pourtant sans mélange, sans juxtaposition, le contraire de la world soup music, seulement de lessentiel, presque de lart minimal, qui ménage de longues plages méditatives et de grands moments de lyrisme où se dépense lénergie accumulée du désespoir, qui est le sort du limousindien daujourdhui et de toujours. Disons que dans sa version contemporaine ce désespoir se vit, presque fatalement, dans le destin de la langue, dont on ne dira pas quil est scellé, parce que justement on ne veut pas donner raison, on ne donnera pas, jamais, raison à nos fossoyeurs : de dedans la tombe encore, le chant du chamane empoisonnera latmosphère des maisons de caractère à charrettes encombrées de pots de fleurs, des villas clinquantes aux portails télécommandés et des lotissements blêmes à barbecue et portique. Les eschantits sont voués à réapparaître, tant quil y en aura un, ou une, pour détourner sa tête du lampadaire et plonger ses yeux dans la nuit. Les eschantits, ce sont les ardents, « sorte de météores ignés, formés des exhalaisons sulfureuses qui sélèvent dans les lieux marécageux » dit le dictionnaire. « Feux follets » est le terme commun en français, mais il correspond mal à cette idée dincandescence évanescente, de reviviscence née du bourbier. Combi, lors dun concert, a dit un jour (jy étais) que lon ne devrait pas lever les yeux pour parler des morts, mais regarder plutôt vers le bas : « et si tout venait den bas, du magma ? ». Cest sur cette terre chargée deau et de vieux chagrins, de sueurs perdues, dhumeurs sombres, de foutre et de mauvais vin, de toutes les vieilles misères des vieux morts, de toutes les misères nouvelles des nouveaux morts, cest sur elle que Combi pose son oreille, cest de ce magma quil tire lénergie et les éclats de sa voix erratique. Les textes, bien sûr en limousin (on trouvera la traduction en français et en anglais), sont tous dune grande beauté et forment un ensemble parfaitement cohérent. A qui veut « achever dentrer », le cd ouvre une à une les portes de la langue et de la culture populaire et/ou savante de laire limousine. Le fond est constitué des chants traditionnels revisités avec lintensité dont Combi est capable, et ce pas de côté, qui fait saisir toute lamertume du cocu (Lautre jorn me maridei), toute la difficile sérénité de Piti Piare sur lequel sacharnent les avanies domestiques (Me vòle pas faschar), toute la rudesse (et lesprit) du sexual intercourse d'un moissonneur et d'une bergère (De medre mem tornava), toute la fantaisie, la poésie des improbables épousailles du coucou et de lhirondelle (Lo cocut e lirondela) et de la belle, surréelle chanson énumérative qui est peut-être le sommet de lalbum (Que donarai-ieu a ma mia ?). Comme les cailloux du poucet dans le grand bois, le cd est ponctué de perles de dau Melhau, déclamées par Combi à claire voix : « Faguet talament freg, quela annada, que lumeren lo fuec per Sent-Jan » (« Il fit si froid cette année-là, quon alluma le feu pour Saint-Jean »), « Queu buòu, amoros coma era, auria fach portar las banas a tot un tropeu de vachas » (« Ce taureau, amoureux comme il était, aurait fait porter les cornes à tout un troupeau de vaches ») |
En ligne : | http://www.crmtl.fr/spip.php?article143 |
Exemplaires (1)
Support | Localisation | Section/Pôle | Cote | Disponibilité | Emplacement |
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DVD-vidéo | Seilhac | DVD | DVDA 914.466 ESC | Disponible |