Résumé :
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Au Québec, il a transcendé les courants, les modes plus ou moins éphémères, comme il l'a toujours fait à travers l'histoire du monde. Ce renouveau est dû en grande partie à tous ces artisans de festivals et à toute cette nouvelle génération de jeunes conteurs et conteuses qui ont repris à leur compte le champ extraordinaire de la parole. Le « vieil art » du monde retrouve au Québec une nouvelle jeunesse. Aujourd'hui il semble se réapproprier sa vraie fonction : Celle de rassembleur, jouant d'émotions et de connivence avec un public souvent de tout âge et heureux de se libérer de ses écrans pour s'inventer ses propres images et son merveilleux, à l'écoute d'une liberté de paroles. On a raison de dire que le conte est vieux comme le monde. Il a accompagné dans leurs voyages toutes les civilisations. Au Québec, il a débarqué des bateaux avec les arrivants du vieux continent, s'est installé à demeure et s'est enrichie de la culture amérindienne. La vie des habitants dans la Vallée du Saint-Laurent était dure et l'est restée longtemps. Les navires, figés dans la glace de l'hiver des quelques ports de mer, dormaient en attendant le dégel du printemps, coupé des communications avec les vieux pays pendant presque la moitié de l'année. Les bateaux dormaient, mais les gens veillaient et se visitaient. Pauvres de biens, mais riches d'imaginaire et de mémoire, on se chantait des chansons, se racontait des histoires, des contes, des légendes, on en inventait même sur place. La Conquête anglaise, refermant la nation sur elle-même, contribuera encore plus à augmenter le corpus de légendes dans les veillées. Beaucoup de contes arrivés au Québec viennent de creusets aussi lointains que les contrées d'Orient, transportés à travers les pays d'Europe par les voyages, les guerres, les invasions de toutes sortes. En un mot, par l'histoire forgeant ces peuples, dont bien sûr ceux de France, mère-patrie des premiers habitants d'ici. Certains vieux contes, déjà transformés en Europe par la langue et les coutumes locales, continueront dans la belle province leur adaptation : ils changeront souvent de titres, de noms de personnages ou de héros, pour devenir par exemple le fameux Ti-Jean, personnage coloré et merveilleux, de beaucoup de contes québécois.
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